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Tout le monde à bord

Mobiliser différentes groupes cibles avec votre action climatique

On entend parfois que la transition climatique doit aussi être sociale. Mais qu’est-ce que cela signifie au juste ? Comment impliquer tout le monde ? Et comment développer des actions climatiques à la fois justes et inspirantes pour tout un chacun ? Il n’y a pas de règle d’or en soi, mais nous pouvons vous aider à impliquer un maximum d’individus dans vos actions climatiques.

Convaincre tout le monde, qu’est-ce que cela implique ?

En deux mots : être sensible aux différences de situations. Une personne vivant en zone rurale aura d’autres besoins en termes de mobilité qu’une personne habitant en ville. Rendre votre maison plus économe en énergie sera probablement plus facile si vous disposez de moyens financiers plus importants.

L’âge, l’éducation culturelle, la langue, les convictions politiques et les valeurs d’une personne influencent également la façon dont elle perçoit les défis climatiques et les réponses qui y sont liées. Ainsi, les gilets jaunes ne sont pas forcément contre les mesures pour le climat. Ils protestent contre des mesures perçues comme injustes. Certaines études montrent aussi que les individus acceptent plus vite un message lié au climat si celui-ci vient d’une personne partageant les mêmes valeurs qu’eux. 

Alors, comment gérer cette grande diversité ? Ce n’est pas simple, mais voici déjà un début : (1) s’assurer de connaître les motivations de votre groupe cible et aligner vos actions et votre communication en conséquence, (2) mettre l’accent sur la participation pour mieux comprendre et impliquer votre groupe cible et (3) intégrer l’équité comme une dimension à part entière dans toute action climatique.

Quatre personnes sont assises en cercle devant une grande fenêtre. Elles sont en train de discuter.

Comment aligner vos actions climatiques à votre groupe cible ?

Les gens ne se reconnaissent pas toujours dans les messages et les actions pour le climat. C’est compréhensible, compte tenu de la diversité de la société. Mais, bien entendu, vous souhaitez que les membres de votre groupe cible s’impliquent dans les actions que vous développez pour eux, ou mieux encore, avec eux.

D’après certaines études, nous savons que nous agissons souvent en fonction de ce que nous connaissons déjà et de ce que nous considérons vrai pour tout le monde. Il est donc important d’être conscient de ce biais et de toujours tenir compte des émotions, des motivations, des habitudes et des préférences des personnes que nous souhaitons toucher.

En alignant votre langage, mais aussi vos mots, métaphores, messages, images, canaux de communication et actions en fonction de l’humain qui se cache derrière votre groupe cible, vous créerez plus d’engagement vis-à-vis de votre action. Plutôt que de simplement chercher à mieux vendre votre solution pour le climat, cherchez à savoir comment ces mesures pour le climat peuvent contribuer à résoudre les problèmes des individus concernés. 

La participation : plus qu’une simple réflexion commune ?

À Bruxelles, le plan Good Move a donné lieu à de nombreuses tensions. Malgré le fort accent sur la participation et la large implication de divers groupes cibles au cours de la préparation du nouveau plan de circulation, mettre en œuvre cette participation n’a pas été une tâche facile.

La participation s’appuie sur différents échelons. D’après l’échelle de participation d’Arnstein, elle comprend : l’information, la consultation, la concertation, la co-production et la co-gestion. Une vraie participation va au-delà du simple fait de demander des avis ou de proposer de s’exprimer. Elle donne la possibilité de s’engager activement lors de l’exécution des actions climatiques. Si une personne réfléchit avec vous à une problématique dans son ensemble, ainsi qu’aux solutions possibles, elle sera ensuite plus disposée à effectivement les mettre en œuvre.

De cette façon, dans le cadre du nouvel aménagement de la voirie, vous pouvez impliquer les citoyens et leur demander : qui est prêt à contribuer à entretenir les espaces verts? Qui souhaite s’investir pour la végétalisation du quartier? Qui est disposé à passer à une mobilité partagée afin de libérer une partie de l’espace public et ainsi le rendre plus vert ?

Zoom sur un lampadaire surmonté d'un autocollant rose fluorescent indiquant "you are important".

Dans quel cadre la participation peut-elle fonctionner ?

La participation va au-delà du fait de pouvoir s’exprimer. Il s’agit d’un processus ouvert, au cours duquel vous échangez des avis, mais pouvez aussi avoir des valeurs ou des visions différentes.

Cela demande à tout le monde de faire preuve d’ouverture d’esprit. Êtes-vous ouvert à de nouvelles perspectives et solutions ? Disposez-vous de suffisamment de temps et vous sentez-vous en confiance pour échanger des opinions, voire changer d’avis ? La participation fait sens si toutes les parties sont prêtes à faire converger leurs intérêts vers des actions et des objectifs communs. Cela exige que tout le monde adopte une attitude « gagnant-gagnant ».

Un sentiment de perte pourrait mener à la polarisation et au conflit.

De plus, les individus interprètent les informations et évaluent l’expertise de façon sélective et subjective. Ils observent aussi les autres pour déterminer leurs propres opinions et comportements. Vous voulez améliorer les chances de réussite de la participation ? Réfléchissez bien à votre communication, au cadrage que vous allez appliquer, aux personnes que vous allez inclure dans le processus et aux méthodes que vous allez utiliser.

Comment évoluer vers plus d'équité dans l'ensemble des actions climatiques ?

L’isolation des habitations, le passage à l’énergie verte, les murs anti-tempête sur les digues, les investissements dans les transports en commun ou encore la mobilité partagée : les mesures pour le climat coûtent de l’argent. Qui paie l’addition ? Aux Pays-Bas, le Conseil scientifique pour la politique gouvernementale (Wetenschappelijke Raad voor het Regeringsbeleid ou WRR) a publié une analyse sur la façon dont ces coûts peuvent être partagés de façon juste. Car un partage équitable est susceptible d’accroître le soutien en faveur des actions climatiques.

Il existe différentes façons de percevoir l’équité. Par exemple : celui qui pollue doit payer, celui qui contribue à plus de durabilité doit pouvoir en tirer un avantage, les personnes disposant de plus de moyens doivent supporter une plus grande partie des coûts, celles se trouvant dans des situations plus vulnérables ne doivent pas être en reste, il faut pleinement réaliser les objectifs pour le climat…

Il n’y a toutefois aucune référence absolue : le partage le plus juste n’existe pas. C’est précisément pourquoi il est si important, d’après le Conseil, de donner la chance aux citoyens et à toutes les personnes concernées d’apporter leur point de vue. Si cela se fait de manière transparente et prudente, il y aura de plus grandes chances que le partage des coûts liés au climat soit perçu comme juste.

Être juste et impliquer toutes les parties prenantes sont donc des actions qui, dès le départ, doivent faire expressément partie de votre politique et de votre action en faveur du climat.

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